La « guéguerre » des intelligences artificielles (IA) n’en finit pas. Après le lancement d’Image Creator, l’IA de Microsoft permettant la création d’images, le géant Google lance son outil conversationnel pour concurrencer Chat GPT, le logiciel développé par Open AI qui ne cesse de conquérir la toile. Zoom sur ce nouvel modèle, ses atouts et ses limites.
Bard, le concurrent à ChatGPT signé Google
Face au succès mondial, voire inquiétant, de l’intelligence artificielle développée par Open Ai, Google n’avait d’autres choix que de répliquer et lancer son propre modèle. C’est désormais chose faite avec le lancement de Bard, une IA basée sur un grand modèle de langage (LLM) et en particulier sur une version optimisée de LaMDA (Google Model’s Langage for Dialogue Applications). Celle-ci est actuellement accessible aux États-Unis ainsi qu’au Royaume-Uni.
Mais alors en quoi se différencie-t-il de ChatGPT ? Intégré directement à son moteur de recherche, Bard s’appuie plus particulièrement sur les informations accessibles sur le web « pour fournir des réponses actualisées et de haute qualité« . De cette manière, la nouvelle intelligence artificielle de Google est capable de proposer plusieurs réponses à une même requête. De cette manière, le géant Américain offre la possibilité à ses utilisateurs de sélectionner parmi différents choix pour personnaliser un maximum leur recherche.
« Vous pouvez utiliser Bard pour stimuler votre productivité, accélérer vos idées et alimenter votre curiosité. Vous pouvez demander à Bard de vous donner des conseils pour atteindre votre objectif de lire plus de livres cette année, d’expliquer la physique quantique en termes simples ou de stimuler votre créativité en traçant les grandes lignes d’un article de blog », explique Google dans un communiqué.
Découvrir : Bing Chat, le concurrent à ChatGPT de Microsoft
La présentation ratée de Bard fait chuter Google en Bourse
Si certains ingénieurs chez Google étaient déjà réticents quant à l’utilisation excessive des intelligences artificielles, la présentation officielle de Bard n’a pas aidé à leur faire changer d’avis, provoquant également de lourdes conséquences sur les marchés financiers. En effet, la firme Mountain View a lancé une campagne de communication sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Twitter.
Dans celle-ci, une des annonces faisait la promotion de l’IA qui répondait à une question plutôt simple : « Quelles dernières découvertes de la Nasa issues du télescope James Webb puis-je expliquer à mon enfant de 9 ans ? » Réponse de Google Bard : James Webb est le premier télescope à capturer l’image d’une planète située hors notre système solaire. Cette affirmation est néanmoins fausse puisque le Télescope géant européen avait déjà réalisé cette prouesse en 2004.
Conséquence ? Le cours de l’action de Google chute en une seule journée, provoquant une perte de 100 milliards de dollars de valeur en Bourse. Comme quoi, la moindre faille technologique peut engendrer de lourdes conséquences financières, surtout pour les pionniers du secteur de la tech.
Lire aussi : Comment utiliser Chat GPT-4 ?
Comment accéder à Google Bard en France ?
Depuis le 13 juillet, Google Bard est passé à la vitesse supérieure. En plus, d’être disponible en France, l’intelligence artificielle se décline désormais en plus de 40 langues différentes. Bien distinct du moteur de recherche de Google et avec un URL propre ( https://bard.google.com ), Bard veut être bien plus qu’un outil conversationnel. Jack Krawczyk, le directeur des produits chez Google, veut que l’IA soit un réel outil capable d’améliorer la créativité de ses utilisateurs. L’idée est donc de permettre à des utilisateurs de trouver de l’inspiration lorsqu’ils se lancent dans un nouveau projet. Cette démarche va être intéressante à observer quand on sait que, à l’heure actuelle, ChatGPT n’est pas suffisamment performant pour produire un épisode de série cohérent. Néanmoins, Bard est toujours en phase expérimentale. Google collecte les données des utilisateurs se servant de l’IA afin de pouvoir l’améliorer.
Lire aussi : Les secrets d’Open AI et ChatGPT
Bard diffuse des fake news
C’est un constat établit par la startup NewsGuard, spécialisée dans la lutte contre les fake news, l’intelligence artificielle de Google, ainsi que son concurrent ChatGPT, continuent de diffuser de fausses informations.
Pour arriver à cette conclusion, la société américaine a sollicité les deux plateformes pour rédiger un bref article portant sur cent théories grandement discréditées dans les médias. L’objectif était d’évaluer si les assistants conversationnels avaient la capacité de discerner les informations ou, à défaut, de manifester de la prudence. Les résultats obtenus sont préoccupants : dans 98% des situations, ChatGPT a produit des informations erronées, tandis que Google Bard en a produit dans 80% des cas.
Plus inquiétant encore, la startup ne remarque aucune amélioration sur cette problématique, pourtant cruciale à une époque où l’utilisation des agents conversationnels gagne en ampleur. En mars et avril, NewsGuard avait entrepris la même démarche et avait obtenu un résultat similaire. À ce moment-là, ChatGPT fournissait des déclarations fausses et trompeuses dans la totalité des cas, tandis que Bard diffusait des informations incorrectes dans 76% des situations. L’entreprise déplore : « Nos analystes ont noté qu’en dépit de l’attention croissante accordée à la sécurité et à la précision de ces modèles d’intelligence artificielle, aucun progrès n’a été enregistré au cours des six derniers mois ».