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Comment les écoles tech forment au no code ?

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En plus d’encourager les filles à s’orienter vers les métiers du numérique, le no code vient révolutionner et simplifier les pratiques dans les entreprises tech. Plus besoin de connaître sur le bout des doigts le langage informatique, le no code apparaît comme la solution miracle pour concevoir rapidement une application ou un site internet. Comment les établissements de l’enseignement supérieur se positionnent face à l’avènement de cette nouvelle pratique ? Forment-ils tous au no code ? Bootcamp, école d’ingénieurs, etc., Études Tech a rencontré les écoles tech qui élargissent leur programme d’enseignement au no code.

En quoi consiste le no code ?

Faire de la programmation sans écrire une seule ligne de code, est-ce possible ? C’est en tout cas ce que promet le no code. Si la création d’une application ou d’un site internet est initialement une tâche qui incombe au développeur web, le no code est aujourd’hui considéré comme le best practice du codage de demain. Le no code est un outil qui permet de créer une solution numérique telle qu’un logiciel, une application mobile ou un site web sans faire appel aux langages de programmation. Réelle alternative au codage source pour remédier à la complexité de celui-ci, ce concept se démocratise de plus en plus et permet aux développeurs web de gagner un temps considérable dans leur travail, tout en préservant leur productivité, et ce à moindre coût.

Pour remédier à la complexité du code source, le no code va utiliser plusieurs techniques telles que le workflow pour déclencher des actions selon des événements, la mobilité de composants applicatifs (glisser-déposer) ou encore des widgets pré-packagés. Ces moyens techniques encouragent la créativité et l’imagination des utilisateurs de no code, tout en s’assurant que leur inspiration ne soit pas limitée par les contraintes des langages de programmation traditionnels. 

Lorsque l’on pense no code, on pense simplicité. Désormais, concevoir une application n’est plus une mission confiée exclusivement au développeur web, mais bel et bien à tous les professionnels qui maîtrisent cette technique. En effet, toutes les entreprises ne peuvent se permettre financièrement de faire appel à l’expertise d’un développeur interne ou d’opter pour de la sous-traitance afin de développer leur positionnement à l’ère du numérique. Le no code s’avère être une solution pour concevoir une application basée sur le cloud, tout en évitant les erreurs humaines des systèmes existants. 

Origine du concept 

S’il est difficile de situer temporellement l’arrivée du no code, une chose est sûre, cette pratique est arrivée bien après les premiers langages informatiques. Conscients que ces derniers nécessitent une certaine maîtrise et des connaissances techniques, les entreprises présentes sur le marché n’ont cessé de se tourner vers des solutions à moindre coût qui demandent moins de technicité. Les premiers outils “no code” sont apparus dans les années 90, notamment Dreamweaver, une interface graphique destinée à créer des sites en générant du code, ou encore Frontpage de Microsoft. À la même période sont arrivés les Website Builders, des professionnels chargés de construire des sites internet sans coder. 

Le no code s’inscrit dans une évolution perpétuelle d’Internet et du numérique où les interactions homme-machine sont de plus en plus simplifiées. Des interfaces en ligne (CLI) dans les années 60 à l’interopérabilité du web, en passant par les interfaces WYSIWYG, ces outils permettent la création d’outils de développement web plus efficaces et intuitifs. 

En parallèle, Apple apporte sa pierre à l’édifice en lançant HyperCard, un logiciel qui permet de créer des applications sur Mac, toujours sans aucune ligne de code. Quelques années plus tard, au début des années 2000, de nombreux outils no code explosent. C’est le cas notamment de WordPress qui alimente, encore aujourd’hui, 35% des sites web dans le monde. Vient ensuite, Shopify, une plateforme d’e-commerce qui permet aux commerçants d’héberger et animer leur propre boutique en ligne en totale autonomie. 

Les principaux outils utilisés 

Au lieu d’utiliser les langages de programmation traditionnels, le no code va s’appuyer sur des outils de développement qui ne nécessitent aucune ligne de codage. Ces derniers sont catégorisés selon le rôle qu’ils jouent dans l’organisation et la productivité d’une entreprise. Il y a tout d’abord les logiciels de développement d’application no code. Parmi eux, on retrouve Quixy, Ksaar, Appy Pie ou encore Builder.ai. Du côté des outils de développement de sites internet no code, il y a Webflow et Bubble.
Le no code permet également d’utiliser l’ensemble des données stockées en interne afin d’orienter la stratégie d’une entreprise. Pour automatiser le traitement de ces données, les outils no code Smartsheet et Airtable sont les plus utilisés en entreprise. 

Low code Vs. No code, quelles différences ? 

Maintenant que tu en sais plus sur le no code, tu dois sûrement te demander quelles sont les différences avec le low code. Bien que ces deux concepts soient assez similaires dans le sens où ils vont, chacun, diminuer considérablement la quantité de code nécessaire au développement d’un logiciel, ils présentent des différences flagrantes. S’il consiste à éviter toute ligne de code pour créer un site internet ou une application mobile, le low code (= “peu de code” en français), lui, va simplement en diminuer le code-source, sans pour autant l’éliminer. 

Bien que le no code puisse être utilisé par des développeurs web, il est surtout destiné aux entreprises et professionnels qui ne disposent pas des compétences nécessaires en codage. Ici, l’utilisateur utilise la programmation déclarative qui consiste à définir ce qu’il fait et non pas la façon dont il le fait. 

Le low code est une méthode de programmation qui intègre une partie de développement manuel, toutefois minime. Les utilisateurs avec une affinité pour le développement web et qui disposent de connaissances limitées en codage peuvent faire du low code. Toutefois, le low code va utiliser du codage pour personnaliser certains éléments afin qu’une plateforme de développement réponde aux besoins d’une entreprise. Cette tâche incombe au développeur web. Parmi les plateformes low code, on retrouve Salesforce, Mendix ou encore OutSystems

Les avantages et inconvénients pour les entreprises

Le no code offre certains avantages que les langages de programmation traditionnels n’ont pas, et inversement. Automatisation des tâches quotidiennes, plus grande agilité, coût réduit, facilement modifiable… bref, le no code a ses avantages. A contrario, il limite la créativité, ne garantit pas le contrôle total du code source et suscite quelques questionnements quant à la sécurité des outils développés. 

Les principaux avantages

Une prise en main facile pour une meilleure agilité

À l’inverse des langages informatiques classiques, le no code peut être pris en main par un plus grand nombre d’utilisateurs puisqu’il n’est pas nécessaire de savoir coder. Aucune connaissance technique n’est donc requise pour créer une application, un CRM ou un site web. 

Ainsi, il suffit de « glisser-déposer » des éléments à partir de modules pré-constitués pour construire visuellement un outil numérique. Le no code va donc faciliter le prototypage d’une application et la phase de test de sa faisabilité en direct. Les modifications à apporter sont également plus simples à appliquer sur un outil no code qu’à partir d’un code source manuel. En effet, un coup de baguette magique ne suffit pas à modifier une fonctionnalité dans le codage traditionnel !

Une importante réduction des coûts

Comme tu as pu le lire plus haut, il est tout à fait possible de faire du no code pour un professionnel ou un particulier qui ne dispose d’aucune connaissance en codage. Autrement dit, plus besoin de faire appel à un développeur web aguerri pour modifier le back end ou le front end d’une application ou d’un site. Et parce que développeur est l’un des métiers les mieux rémunérés dans le secteur de la tech, il engendre des frais considérables pour les entreprises. 

Une entreprise qui utilise des outils no code plutôt que de solliciter des professionnels en interne ou externe (freelance), va donc s’épargner des coûts supplémentaires importants en matière de développement web. 

Une meilleure productivité 

Puisque les applications no code sont plus faciles à utiliser, il est logique que la création de sites ou d’applications soit plus rapide et efficace. Les délais de développement sont particulièrement réduits, puisque le service informatique/développement n’a pas besoin d’intervenir, ce qui accélère considérablement la productivité d’une entreprise et donc, ses résultats. 

No code : quels inconvénients ?

Sans surprise, le no code a également des limites. Eh oui, vouloir le beurre et l’argent du beurre relève aussi de l’impossible pour le no code ! Si les outils no code offrent une meilleure agilité ainsi qu’une réduction des coûts de développement, ils restent très limités quant aux fonctionnalités d’usage. En effet, le no code ne permet pas d’avoir le contrôle total sur le code source d’une application. 

Et ce point peut avoir un impact néfaste sur la sécurité des plateformes no code et donc des outils numériques développés par les entreprises. Avant de se lancer dans cette pratique, il est important de se poser les bonnes questions : que se passera-t-il si l’entreprise qui fournit l’outil no code disparaît ? Ou bien si celle-ci est confrontée à un piratage des données en interne ? Le no code permet bien des choses, mais ne garantit en aucun cas la sécurité d’une application ou d’un site web. 

Les écoles tech qui forment au no code 

Conscients de l’engouement qui se propage autour du no code, les établissements d’enseignement supérieur sont de plus en plus nombreux à faire évoluer leur offre de formation vers ce domaine. Écoles d’ingénieurs, bootcamp, écoles d’informatique… nous les avons rencontrés afin d’en savoir plus sur leur vision du no code et la manière dont ils comptent former les experts tech de demain. 

Les bootcamps no code se multiplient 

Le bootcamp no code de Maria School forme au métier de product builder

Le no code est la nouvelle corde à ajouter à son arc, aussi bien pour les professionnels en activité (chefs de projet, métiers du produit) que les personnes en recherche d’emploi. C’est pour cela que l’école Maestro, co-fondée par Annabelle Bignon, a récemment lancé un bootcamp dédié au no code pour former au métier de product builder, qui a la main sur les plateformes low code, à la différence du product manager.

Entièrement hybride, le bootcamp no code du groupe Maria School dispense une formation de deux mois avec des sessions en ligne et en présentiel. Ce dernier ouvre ses portes en juin 2022 et accueille, pour sa première promotion, autant de femmes que d’hommes, tous actuellement en poste et qui ont soif d’élargir leurs compétences sur cette nouvelle pratique. « Une personne qui ne connaît rien en code peut sans problème se former au no code. En revanche, elle devra faire preuve d’une importante curiosité pour comprendre la tech et le langage informatique, pour pouvoir être davantage autonome sur le terrain. », explique Annabelle Bignon. 

Conscient que le no code devient également indispensable dans le panel des compétences des futurs diplômés d’écoles d’ingénieurs et de commerce, l’école Maestro réfléchit actuellement à l’ouverture d’un bootcamp de pré-rentrée sur le no code, exclusivement dédié aux étudiants. 

Cette formation no code se déroule en trois temps avec tout d’abord les fondamentaux du no code (comprendre l’architecture web, les bases de données, savoir ce qu’est une API et comment les connecter entre elles). Vient ensuite l’étape de la conception d’un outil via la pratique puis l’automatisation et l’optimisation de celui-ci. À l’issue de cet hackathon, les apprenants présentent leur produit devant un jury composé d’experts. 

Pour Annabelle Bignon, le no code ne vient pas remplacer mais compléter le code traditionnel : « Nous avons besoin du langage informatique pour faire du no code. En revanche, le no code vient armer le plus grand nombre, notamment les non-ingénieurs et non-développeurs, pour concevoir et optimiser des produits. ».

Business Apps, l’école Webforce3 et Microsoft initient au no code

Si Webforce3 propose une formation de développeur Salesforce, celle-ci n’inclut pas l’apprentissage du no code. En revanche, le bootcamp français s’est associé à la startup Social Builder, dédiée à la place de la femme dans le numérique, et au géant Microsoft pour créer l’École Business Apps

Cette école inclusive a pour objectif de former des femmes (50% des effectifs) et des hommes aux métiers de développeur et consultant business apps dans les environnements des applications Microsoft, dont PowerPlatform, une plateforme no code. Cette formation de 18 mois s’adresse aussi bien aux étudiants qu’aux professionnels en reconversion, titulaires d’un diplôme de niveau bac+2 en développement web ou qui ont des notions en codage et algorithmie. Dispensé à Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse et Rennes, ce cursus délivre un diplôme de niveau bac+3 de Concepteur Développeur d’Applications. Intégralement financés par Pôle Emploi, les six premiers mois sont dédiés à la formation tandis que les 12 restants se réalisent en alternance au sein d’une entreprise du service numérique. 

Nous avons constaté que beaucoup d’entreprises font face à des professionnels qui ont des connaissances métiers (comptabilité, gestion, etc.). Et quoi de mieux que de permettre à ces personnes d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour développer une application destinée à résoudre une problématique dans leur domaine d’expertise. Le no code offre la possibilité de développer, rapidement, un produit viable.

explique Nicolas Chagny, directeur général de Webforce3.

Néanmoins, le no code ne représente qu’une partie du programme proposé par Webforce3 et l’entreprise membre des GAFAM. « De tout temps, le développeur doit savoir utiliser les bons outils qui correspondent aux besoins et à la durée de vie d’une application. Le no code doit faire partie de la palette d’outils d’un développeur web », souligne Nicolas Chagny, directeur général de Webforce3. Le bootcamp français réfléchit actuellement à une offre de reconversion destinée aux entreprises avec des parcours plus courts sur la partie no code et low code.

Alors que no code est présenté comme l’avenir du code traditionnel où aucune ligne de code n’est nécessaire, Nicolas Chagny n’est pas de cet avis. Selon lui, un professionnel qui fait du no code doit s’y connaître en langage de programmation : « Nous sommes intimement persuadés que les personnes qui ont des notions en code sont les plus à même de faire du no code et du low code. Ce qui peut paraître paradoxal. Mais pour comprendre certains mécanismes du no code, savoir coder représente un atout supplémentaire. Cela ne relève pas d’une obligation, mais celles et ceux qui auront des notions en langage de programmation auront plus de facilité à combler un manque dans le code source d’une application. C’est pour cela que la formation de Microsoft embrasse tous ces sujets, et pas seulement le no code. »

Uncode School, l’un des premiers bootcamps dédiés au no code en France

Pour Milan Boisgard, CEO du bootcamp Uncode School :  « Le no code n’est pas l’avenir du code. En revanche, il est l’avenir de projets qui, à terme, n’auront plus besoin de code. ». Lancé en janvier 2022, le nouveau bootcamp dédié au no code forme les apprentis au métier de product builder, une profession émergente qui consiste à produire des applications en utilisant les outils no code pour les usages techniques et visuelles de celles-ci. 

Lire aussi : Rencontre avec Milan Boisgard, CEO du bootcamp no code, Uncode School

Le bootcamp est, selon Milan Boisgard, le format le plus adapté aux besoins des entreprises pour se former rapidement au no code, par rapport aux établissements de l’enseignement supérieurs plus traditionnels (écoles d’ingénieurs, écoles d’informatique, etc.). Lorsque nous l’avons rencontré, Milan Boisgard nous confiait : « J’ai souhaité lancer ce bootcamp car, à mon sens, l’utilisation des outils no code n’est pas faite de manière optimale et avec les bonnes pratiques. Certaines écoles traditionnelles songent à intégrer cette notion en master 1 ou 2, mais elles ne disposent pas forcément des moyens techniques et des ressources nécessaires pour le faire rapidement.  Surtout que les entrepreneurs seront de plus en plus indépendants et libres dans la manière de s’approprier les outils techniques pour créer des produits. »

L’école d’ingénieurs Efrei ne fait pas du no code une priorité 

Si les bootcamps sont de plus en plus nombreux à élargir leur offre de formation à cette nouvelle pratique qu’est le no code, certains établissements d’enseignement supérieur historiques restent encore timides sur l’intégration du no code dans leurs programmes. C’est notamment le cas de l’école d’ingénieurs généraliste du numérique, l’Efrei. 

Autorisée par la CTI à délivrer le diplôme d’ingénieur, l’Efrei propose dans ses programmes Experts du Numérique (notamment en deuxième année de bachelor Développement & Data) un module d’introduction au no code d’une trentaine d’heures. L’école considère le no code comme un simple outil mis à la disposition des étudiants et que ces derniers sont libres de l’utiliser ou non dans le cadre de certains projets.

L’école d’ingénieurs ne compte pas de parcours dédié à ce sujet dans son Programme Grande École Ingénieurs du Numérique, cursus emblématique de l’établissement. Néanmoins, le no code est abordé dans le cadre du cycle Master de ce programme pour « Sensibiliser les futurs ingénieurs à cette tendance qui offre des avantages économiques et compétitifs considérables aux entreprises », précisent des responsables pédagogiques du Programme Grande École (ingénieur) et des Programmes Experts du Numérique de l’Efrei.

Dans ses programmes, l’école d’ingénieurs met notamment l’accent sur les compétences d’analyse, de conception et de développement (programmation) que doivent acquérir les ingénieurs de demain : « Les ingénieurs et experts doivent d’abord être de bons codeurs et développeurs. Formés sur les architectures cloud computing et micro-services, ils peuvent participer au développement des outils et des plateformes no code. »

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