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« Mode projet » l’expérience pédagogique plébiscitée par les élèves-ingénieurs de Centrale Nantes

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Etudiants Centrale Nantes

Dans le cadre de son cycle ingénieur, l’École Centrale de Nantes propose plusieurs options en lien avec les enjeux techniques et environnementaux. Parmi celles-ci, on retrouve les options en mode projet qui invitent les groupes d’étudiants à créer leur propre parcours d’enseignements basé sur une problématique concrète. Études Tech est parti à la rencontre de six étudiants de l’option « Santé et Innovation » pour partager leur expérience dans cette option en mode projet, qui diffère quelque peu d’une option disciplinaire classique.

Quel est le principe du mode projet ?

Dans un format de cours classiques à partir de la deuxième année après admission à Centrale Nantes, les élèves choisissent leur(s) spécialisation(s), entre une et deux en fonction du parcours. En moyenne, les étudiants suivent 400 à 500 heures de cours (amphithéâtre, TDs, TPs) et moins de 100 heures de projet sur l’année. Dans le cadre des options projet, le format est complètement différent, les étudiants consacrent près de 70% de leur temps à un grand projet et suivent des cours pour la plupart du temps sur-mesure, les 30% du temps restant.

Quelles sont les options projet existantes à Centrale Nantes ?

Tous les ans les options évoluent, car certains projets aboutissent tandis que d’autres nécessitent un travail plus approfondi sur plusieurs années. Par exemple, cette année, nous faisons partie de celle intitulée Santé et Innovation, option qui sera prolongée en septembre 2023. À l’heure actuelle, il y a deux autres options qui semblent aussi s’étendre sur plusieurs années. L’option Ingénierie des Low-techs se consacre à l’installation de systèmes low techs sur un catamaran. Tournée vers le développement informatique, Smartloc est une option qui a pour objectif de créer une application innovante pour inciter à la mobilité douce en utilisant la géolocalisation.

Pouvez-vous nous expliquer l’objectif de votre projet dans son contexte ?

Dans le contexte du changement climatique, les épisodes de canicule se font de plus en plus fréquents ce qui a de fortes conséquences sur le nombre de personnes victimes de déshydratation. En effet, par exemple les décès des 75-84 ans ont augmenté de 68% pendant la canicule de 2003 par rapport à la moyenne sur la même période entre 1999 et 2002 (selon l’Insee). S’ajoute à cela une population vieillissante puisque la part des personnes de plus de 65 ans dans la population française était de 15,8% en 2000 alors qu’on estime qu’elle atteindra 26,5% en 2040 (selon l’Insee). Enfin, la pénurie d’aide-soignants, infirmiers et médecins pour diverses raisons ainsi que le manque de moyens mis à disposition dans le secteur de la santé entraînent une moins bonne prise en charge des patients à risque. Tous ces facteurs ont fait émergé une nécessité de détecter le plus rapidement possible et de la façon la moins contraignante possible la déshydratation de personnes âgées et surtout de la prévenir. Ainsi, il s’agit d’éviter des hospitalisations, la mobilisation de personnel et au pire des décès.

C’est en ce sens, que l’équipe Nero a pour objectif de développer un prototype de dispositif médical qui mesure le taux d’hydratation de sujets âgés en lien avec une application web dont se servent les soignants pour récupérer les données. La technologie utilisée est l’impédance, qui consiste à faire passer un faible courant électrique dans le corps, utilisé comme une résistance.

Comment en êtes-vous venu à travailler sur cette thématique ?

Il faut savoir qu’à Centrale Nantes, les options projet fonctionnent avec de réels clients, c’est-à-dire qu’un laboratoire, une institution publique et un enseignant de l’école vont élaborer ensemble autour d’un partenariat un sujet de travail pour les étudiants. En ce qui concerne notre projet, la mise en place de la problématique revient à Magali Giral et Sophie Brouard, enseignantes-chercheuses à l’Itun et CHU de Nantes. Elles ont collaboré avec Thomas Lechevallier, enseignant au département IPSI (Ingénierie des produits et systèmes industriels) et chargé des options “Ingénieurs en Santé” et option projet “Santé et Innovation”. Une équipe d’élèves avait précédemment entamé le projet que nous avons repris en septembre 2022 de façon à partir sur une base existante. Ainsi, tout au long du projet, nous étudiants sommes en contact régulier avec les chercheuses, par des rendez-vous au CHU de Nantes pour présenter nos avancées et obtenir des retours tels le feraient de véritables clients.

Vous avez parlé de cours sur-mesure précédemment, pouvez-vous nous en dire davantage sur le contenu des cours que vous suivez ?

Le fonctionnement et l’organisation des cours est assez souple. Tout d’abord, une partie d’entre eux a été choisie par notre responsable d’option, T. Lechevallier. Les enseignements dispensés sont variés.

Nous avons du management de projet, pour établir le cadrage, rédiger un plan de qualité projet, se familiariser avec la gestion des risques et du temps, organiser les ressources humaines. Le cours de Conception a permis d’étudier les outils mathématiques d’aide à la décision, d’avoir un socle de connaissances en mécanique et des notions sur les méthodes d’innovation. S’ajoutent à ces cours du développement informatique, des cours d’électronique pour comprendre le fonctionnement de l’impédance et avoir des bases pour aider au montage électronique. Enfin, nous avons des cours de prototypage pour se familiariser avec l’usinage, les matériaux, la conception, l’autonomie énergétique et les objets connectés. Puis, nous avons des cours dits “experts” disponibles selon nos besoins (nombre d’heures, emploi du temps). Ainsi, à notre demande, nous avons eu la possibilité de suivre des cours de Design Thinking, un autre sur la Brevetabilité, un accompagnement personnalisé par les techniciens du département IPSI pour la fabrication, le réglage des machines et de l’imprimante 3D. Les cours de langues et de sport sont également présents dans notre emploi du temps.

En quelques mots, que pouvez-vous retenir de cette expérience et comment faire le pont avec vos différents projets professionnels ?

Clara : Je dirai que c’est une expérience professionnalisante car notre fonctionnement concernant le projet s’apparente à une start-up et je porte beaucoup d’affection à ce qu’il aboutisse. Par ailleurs, j’aimerai plus tard m’orienter dans le domaine de la santé, que ce soit dans les technologies médicales ou les politiques publiques, donc cette expérience est pour moi un tremplin dans ce milieu !

Bilel : Cette option m’a permis de me professionnaliser davantage et ainsi faciliter ma future insertion professionnelle, je l’espère. L’option m’a permis de monter en compétences dans de nombreux domaines, notamment en gestion de projets. Je suis convaincu que ces compétences sont nécessaires en milieu professionnel, quel que soit le métier vers lequel je m’oriente.

Elio : J’ai appris grâce à cette option les différentes phases de prototypage et développement d’un produit, de l’idéation à la conception, de la réalisation aux phases de tests. Étant responsable de la partie informatique, j’y ai appris des méthodes de développement d’une solution informatique, du front-end au back-end, ainsi que la relation avec le client, l’expression et l’implémentation de ses besoins. J’ai également pu mettre en pratique des théories de management telles que la méthode agile pour le développement informatique. 

Finalement, cette option a été un bon tremplin pour me former en tant que développeur full-stack. 

Ugo : Je pense que c’est une méthode d’enseignement très différente de ce que j’ai pu avoir dans ma scolarité. Je me suis retrouvé dans un environnement beaucoup plus proche de l’entreprise que du scolaire et je pense que ça sera un vrai plus dans ma future vie active. J’ai pu découvrir de nouveaux domaines dans lesquels j’ai pu m’améliorer tel que l’électronique, tout en montant en compétence dans le management et la gestion de projet. C’est une expérience très enrichissante que je referais sans hésiter.

David : Je trouve la formation de cette année passionnante et formatrice. On peut en effet travailler sur un sujet concret et pendant une longue période, contrairement aux cursus scolaires classiques. On est de plus bien accompagnés pour éviter de nous perdre à cause de notre manque d’expérience, ce qui permet de nous mettre en confiance et d’apprendre de nos erreurs sans graves répercussions comme dans le milieu professionnel. C’est ma première véritable expérience dans la gestion de projet et ça me pousse à continuer là dedans dans mon projet personnel.

Gaspard : Le format de l’option m’a permis de progresser sur plein d’aspects et en particulier dans l’organisation de mon travail. J’ai pu prendre confiance dans mon rôle de responsable prototypage, en charge de la conception et du design du produit. Ma responsabilité m’a donc appris à planifier mon travail au sein d’un projet, communiquer à propos.

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